Carnet de route
Tour du mont Thabor
Sortie : Tour du Thabor du 16/06/2025
Le 03/07/2025 par Sautenet Gérard
Le club alpin de Vesoul au sommet du Mont Thabor
Mais où se situe ce sommet ? Dans les Cerces entre le Col du Lautaret et Modane, il culmine à 3178 mètres. Six journées de randonnées pour gravir le sommet et ensuite faire le tour du massif en marchant de refuge en refuge.
Nos dix cafistes chargés entre 9 et 11 kg commencent la première journée au départ du parking du Lavoir au-dessus de Vallfréjus. En suivant le GR5 nous remontons le ruisseau du Charmaix et découvrons une immense combe verdoyante parsemée de petits chalets. Effrayées par notre passage les marmottes s’égaillent devant nous, mais habituées aux randonneurs elle détalent que de quelques mètres. Arrivés au col de la Vallée Étroite le refuge n’est plus qu’à 10 minutes de marche, et quelques pas au delà du col nous permet d’apercevoir la Vallée Étroite par laquelle nous reviendrons dans six jours. Cette mise en jambe nous permet d’atteindre le refuge du Thabor (2490 m) adossé aux deux lacs de Sainte Marguerite.
Deuxième journée : debout 7 heures, une longue approche nous attend avant d'attaquer les dernières pentes du Thabor. Le sentier est agréable et décrit un grand S en se faufilant entre les falaises et les combes. En passant par le vallon du Peyron, nous longeons un petit lac du même nom. Puis par une brusque montée nous atteignons le plateau de Peyron. Un chemin bien marqué et en pente douce nous emmène au col des Méandres (2722 m). Devant nous la face plein sud, enneigée du Thabor. Quelques centaines de mètres plus loin nous nous équipons de crampons pour gravir les 400 mètres enneigés. La neige, heureusement est un peu molle ce qui permet de tailler des marches dans les pentes les plus raides. Deux heures d’efforts intenses. Au sommet c’est un émerveillement : à l’ouest les Aiguilles d’Arves ; au sud ouest les mythiques sommets de l’Oisans – Meije, Pelvou et Barre des Ecrins ; et plein sud le pic de Roche Brune du Queyras et très loin le mont Viso. Le temps est magnifique, nous nous attardons un peu en contre-bas à la Chapelle avec un solide casse-croûte. La descente est pleine de dangers : la face nord-ouest est encore très enneigée et raide, nous devons chercher notre itinéraire en empruntant les pentes les moins raides. Les névés se succèdent aux névés et de temps en temps ce sont de grandes glissades et quelques petites frayeurs... Ce n’est que vers 2300 mètres que nous retrouvons les alpages et les marmottes avant d’arriver au refuge de Terre Rouge (2169 m) construit en 2017 et très confortable.
Troisième journée : A 8h 15 nous cheminons déjà dans les zones humides qui entourent le refuge, puis une longue montée nous conduit au col du Pas des Griffes (2554 m). Un petit sommet 50 mètres plus haut nous tend 'les jambes' et nous permet d'apercevoir la station de ski de Valloire. À nos pieds un immense alpage dominé par l’Aiguille Noire. Après une heure descente dans la Combe de l’Aiguille Noire, nous pique-niquons dans des ruines à l’abri du soleil. Il nous reste 200 mètres à gravir et un névé à franchir avant d’atteindre le Col de La Plagnette (2530 m). Nous surplombons maintenant les magnifiques lacs du Grand Ban et le lac Rond. L’endroit est magnifique mais très fréquenté, au carrefour de nombreuses randonnées. Nous nous y attardons une grosse ½ heure, puis entamons la descente sur le refuge des Drayères. Des petits lacs et des tourbières se succèdent, les vallons de la haute vallée de la Clarée sont une merveille.
Quatrième journée : Nous quittons le refuge des Drayères un peu avant 8h 00 en suivant le torrent de la Clarée. La haute vallée est une succession de verrous glaciaires et de zones humides où alterne une fleur abondante et diversifiée, bosquets de pins ou de mélèzes. Au niveau du refuge Laval, nous bifurquons à gauche pour atteindre après 400 m de dénivelé le sentier en balcon qui domine la vallée de la Clarée. Les lacs Bramon et du Serpent sont proches, nous y ferons une longue pose. Nous restons encore 4 km sur ce sentier en balcon appelé chemin de ronde avant de descendre par une sente raide sur la Chapelle Sainte Barbe. Nous atteignons la ville haute de Névache ½ heure plus tard ou une terrasse de bar nous accueille. A part les bars et restaurants aucun commerce n’est ouvert : Nous 'devrons' manger au restau ce soir ; heureusement il est proche de notre gîte car cette quatrième journée est la plus longue : 22 km, 600m de dénivelé positif et 1600 m de dénivelé négatif.
Cinquième journée : Lever 6h 00 aujourd'hui, car nous devons retourner à la boulangerie, dans la ville haute de Névache pour déjeuner. À part cette échoppe aucun commerce n’est ouvert ce matin. 4 km aller et retour pour nous mettre en jambe avant d’atteler nos sacs à dos. Nous quittons Névache en traversant des prés non fauchés puis nous attaquons un sentier raide, droit dans la pente. « c'est pas le meilleur chemin » nous indique une randonneuse du coin... Effectivement nous devons redescendre de 50 mètres et chercher le bon sentier. L’endroit à été ravagé par les pluies torrentielles provenant de la combe des Thures. Par des lacets bien marqués nous accédons à un petit col dévoilant le vallon verdoyant des Thures. Un 'extra' s'offre à nous : l’Aiguille Rouge, 500m plus haut que le col. Sept d’entre-nous sont partant pour son ascension, les trois autres préférant les attendre en se prélassant au bord du lac Chavillon au col des Thures. De gros nuages menacent, à 16h nous commençons à descendre sur les Granges de la Vallée Etroite. Nous prenons néanmoins le temps d’admirer la magnifique forêt de mélèze ornée ça et la de massifs de rhododendrons en fleurs. L’accueil au refuge Iré Magi (aux rois mages) est chaleureux ; nous y dégusterons un délicieux et très copieux repas. Une demie heure après notre arrivée, l’orage éclate et une forte pluie s’installe pendant deux heures. Nous avons beaucoup de chance....
Sixième journée : L’histoire de la Vallée Étroite, franco-italienne est singulière. Territoire italien jusqu’à la deuxième guerre mondiale, elle fût annexée par la France en 1947. Prise de guerre ? Considérée comme territoire français, les propriétaires de cette vallée ont fait valoir leurs droits, et sont tous italiens ….
Il est 8h 30 lorsque nous partons du refuge. Le ciel est redevenu bleu, et le ruisseau de la Vallée Étroite que nous avions aperçu hier boueux et gonflé par les pluies a retrouvé son lit et des eaux claires. Nous remontons la vallée en traversant de grasses prairies et des bois de mélèzes. Des maisons de pierres, toutes rénovées s’égrenent le long du chemin. À partir du Pont de la Fonderie nous empruntons le vallon de Tavernette par un sentier plein nord. Alternant passages raides pour franchir des ressauts rocheux et des pentes plus douces, nous nous élevons en observant les différents étages de ce milieu alpin. La forêt et les mélèzes se font de plus en plus rares, toute la partie supérieure de la vallée est un immense alpage qui mène au col de la Vallée Étroite, col que nous avons passé au premier jour de notre périple. Puis c’est la descente sur le parking du Lavoir. Nous prolongeons ces moments intenses par un long casse-croûte aux fermes de la Levette avant de regagner les voitures.
Christiane, Catherine, Marie, Sylvie, Christel, Agnès, Jean-Baptiste, Jean-Christophe, Francis, Gérard






